La Vie Fragile de l’Ours Brun
Par David Vallées
Dans les fjords d’Alaska, aux premières lueurs du jour, une silhouette massive émerge silencieusement de l’eau glacée. L’ours brun. Icône sauvage des terres du Nord, mais aussi sentinelle fragile d’un écosystème en constante évolution.
Observer ces géants au lever du soleil est devenu pour moi plus qu’une passion : c’est un rituel. Chaque matin, je marche dans la brume, l’esprit attentif, espérant revoir cette ourse que je suis depuis plusieurs années. Sa force tranquille, sa démarche lourde mais précise, son regard mêlé de curiosité et de prudence… elle incarne toute la beauté brute de l’Alaska.
Le saumon : le cœur de la survie
L’été, ces fjords deviennent le théâtre d’un cycle vital millénaire. Les saumons remontent les rivières pour se reproduire, et les ours bruns y trouvent leur principale source d’énergie avant l’hiver.
Un ours peut consommer plusieurs dizaines de saumons par jour. Chaque prise lui permet d’accumuler les graisses nécessaires pour survivre à la longue hibernation.
Mais d’année en année, les chiffres sont préoccupants :
le saumon diminue, affecté par la hausse des températures, la pêche excessive et les changements dans les courants océaniques.
Et lorsque le saumon disparaît, ce n’est pas seulement un poisson qui s’éteint : c’est tout un équilibre qui s’effondre. L’ours brun en est l’un des premiers témoins.
L’importance des ours dans l’écosystème
On oublie souvent que les ours jouent un rôle essentiel dans la fertilité des forêts.
En transportant les carcasses de saumons dans les sous-bois, ils redistribuent des nutriments marins jusque dans la terre. Une forêt riche en ours est une forêt plus vivante, plus productive.
Les scientifiques parlent même d’un impact “écologique en cascade”.
“L’ours n’est donc pas seulement un symbole de puissance :
il est un gardien de la biodiversité.”
Mes matinées d’observation
Photographier ces instants demande patience, respect et humilité.
Je me lève bien avant le jour, marche longtemps, écoute chaque bruit. J’observe sans déranger. Parfois l’ourse me regarde, parfois elle m’ignore complètement, absorbée par sa recherche de nourriture.
Mais chaque rencontre reste un moment suspendu où je me sens à ma place : témoin discret d’une nature encore sauvage… mais de plus en plus fragile.
Merci David pour ce témoignage et ces clichés incroyables dans une des régions encore à demi préservée des activités humaines.
Vous pouvez retrouver son travail inspirant sur :


Alaska, rien que le nom évoque le frisson l’appel de la forêt des grands espaces et fait immédiatement penser à l’ours brun. C’est cette espèce que David Vallées nous présente aujourd’hui. Embarquez pour un bol d’air pur aux sons des rivières et cascades poissonneuses.