Pyrénées Chapitre 3 - Un dragon venu du ciel...

 

Estive embrumée

Il fallait se remettre de ses émotions après le passage de l’aigle royal, et reprendre notre chemin.

Sur les routes pierreuses, nous étions accompagnés des troupeaux restés encore en estive surveillés de près par les patous, ces chiens célèbres de par leur instinct de protection des troupeaux…

La brume ne nous aura pas quittés d’une semelle, envoûtante, mystérieuse, comme un voile entre deux mondes. Elle étouffait les sons, adoucissait les formes des monts ciselé alentours.

Un Dragon venu du ciel

Nous scrutions les crêtes, quand nos regards se sont arrêtés sur une forme immobile, posée sur l’herbe. Là, sur la falaise, il était là — le gypaète. Sa silhouette s’est détachée du relief, majestueuse, comme éveillée du sommeil des montagnes.

 

Un rapace légendaire, au plumage d’un ocre profond, né de l’oxydation de la terre et du fer. Il se pare de cette teinte unique lors de ses bains dans les boues et les eaux ferrugineuses des sommets, comme s’il s’ornait lui-même des couleurs de la roche.

Nul autre oiseau ne lui ressemble.

 

Et soudain, il s’est élancé. Ses ailes ont fendu la brume. L’action se déroule très vite, je ne prends pas le temps de réfléchir, je vise et déclenche en espérant obtenir quelques images exploitables pour me souvenir de l’envergure de ce mythe volant.

 

Dans ce coton flottant, sa silhouette se dissolvait et renaissait. Tel un dragon des ciels anciens, gardien des montagnes.

 
 

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