Migration - Là où les ailes rejoignent la mer

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Fous de bassan dans la tempête cotentin

Fous de bassan dans la tempête - Sébastien Colas©

Sébastien Colas nous présente ses pérégrinations côtières et son expérience, pour admirer les migrations des oiseaux marins.

Entre Manche et Atlantique

Les pointes Est et Ouest du Cotentin sont de chouettes endroits pour observer les oiseaux marins. Il en existe d’autres comme la Presqu’île de Crozon, la côte des Abers, Ouessant ou les côtes du Pas-de- Calais (secteur des Caps ou digues à la mer par exemple).

Site de comptage des oiseaux migrateurs : https://www.trektellen.nl/

fou de bassan dans la houle déchainnée - mer cotentin la manche

Fou de Bassan dans la houle - Sébastien Colas©

En fonction de la force du vent et de sa direction, localement et en amont de la migration, les oiseaux passent plus ou moins loin de la côte. Dans des conditions optimales, ils peuvent même passer assez près.


La meilleure période d’observation des oiseaux marins est l’automne, de septembre à novembre, lorsque les oiseaux de la mer du Nord et de la Baltique migrent vers l’Atlantique pour rejoindre leurs quartiers d’hiver (Argentine, Afrique de l’Ouest, sud de l’Europe…).

ballet d'alcidés en vol, pingouins, guillemots

Vol d’alcidés - Sébastien Colas©

Dans le Cotentin, en septembre, on peut surtout voir le gros des passages de Puffins (Puffin des Baléares, Puffin des Anglais, Puffin fuligineux surtout) puis ce sont les Alcidés qui passent à partir d’octobre (Pingouin torda, Guillemot de Troil, plus rarement le Macareux moine ou le Mergule nain).

On peut également voir des fous de bassan en nombre, des sternes (Caugek et Pierregarin surtout), des mouettes (Mélanocéphale, Rieuse, Tridactyle, Mouette de Sabine plus rarement), des goélands et des canards (Eider à duvet, Macreuse noire).

labbe parasite dans le cotentin la manche

Labbe Parasite, Cotentin - Sébastien Colas©

Il ne faut pas oublier les labbes ! Surtout des labbes parasites et suivant les périodes et les conditions météorologiques, des labbes pomarins, des grands labbes ou des labbes à longue queue.


En sud Bretagne, les espèces vues diffèrent un peu. On peut rajouter les différentes espèces d’océanites et le Puffin cendré.

puffin des baléares, cotentin

Puffin des Baléare - Sébastien Colas©

Fou de bassan dans une vague de la manche

fou de bassan dans la déferlante - Sébastien Colas©

Le Nord Cotentin est l’un des plus beaux endroits pour faire de belles photos. Les cieux peuvent y être tourmentés, les vagues sont nombreuses et les courants sont très forts, parmi les plus forts de France (et on fait de la photo vers le nord, avec le soleil derrière !).

Les conditions sont également très variables suivant les marées. Ce sont également des secteurs où on peut avoir la chance d’observer des familles de grands Dauphins jouant dans les vagues et les courants ainsi que des pêcheries de fous de bassan, voire des pêcheries de thons depuis quelques temps. Mais également des phoques résidents un peu partout !

grands dauphins dans le cotentin

Grands dauphins, Cotentin - Sébastien Colas©

Niveau matériel, il faut être équipé pour voir loin ! Minimum 500 mm sur APSC. C’est ce que j’ai, et quand les conditions météorologiques le permettent, je rajoute un doubleur. En deçà, on peut être rapidement frustré. Il faut également prévoir de quoi se protéger (ainsi que le matériel photos !) du vent et de la pluie. Et avoir un gros pied pour stabiliser le matériel au mieux.


fous de bassan en plein tempête de la manche

Fous de bassan dans la tempête, Gatteville-le-Phare - Sébastien Colas©

On a parfois la chance, suivant les conditions, que quelques oiseaux passent très près. Cela arrive régulièrement avec les fous et de temps en temps avec les alcidés, certains canards (Eider à duvet par exemple) ou les labbes qui peuvent venir parasiter des mouettes ou des sternes près de la côte. C’est alors un spectacle fantastique qui s’offre à nous.

labbe parasite manche cotentin

Labbe parasite, Cotentin - Sébastien Colas©

 

Dans tous les cas, il faut garder l’œil ouvert ! C’est d’autant plus vrai en cas de forte houle, lorsque les oiseaux n’apparaissent que ponctuellement. Il est aussi intéressant d’essayer de distinguer les différentes espèces d’oiseaux lorsqu’ils passent loin. Pas toujours simple par exemple entre un guillemot et un pingouin, pas simple non plus de retrouver un macareux au sein d’un groupe d’alcidés ou de ne pas confondre un Puffin des Baléares et un Puffin des Anglais.

ballet d'alcidés pingouins, mergules, guillemots

Ballet d’alcidés - Sébastien Colas©

Ces secteurs sont prisés par les seawatchers, ornithos spécialisés dans la reconnaissance (et le comptage) de ces oiseaux. Quand on arrive dans un secteur d’observation et que l’on voit 5 ou 6 longues vues, on sait que les conditions d’observation devraient être bonnes !


Vous pouvez retrouver le fabuleux travail de Sébastien Colas sur :

Instagram

Avec des photos d’oiseaux marins mais aussi de beaucoup d’autres espèces ! Renards, blaireaux, guêpiers,

outardes, oiseaux de plaine et d’étangs,…

Toutes les photos ont été faites en France.

 

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