Par Nicolas Bazerque - Le brame du cerf : émotions brutes et affûts silencieux en forêt.
Chaque année, à la fin de l’été, la forêt s’embrase sous les brames des cerfs. En 2025, mes sorties ont de nouveau été rythmées par ces appels puissants et rauques, qui résonnent entre prairies, fougères et les sous-bois. Assister à ce spectacle reste, pour moi, une expérience très intense.
Un brâme puissant résonne dans la forêt.
Une période sensible, un équilibre fragile.
Le brame est un moment charnière pour les cerfs. Ils y dépensent une énergie colossale, défendant leur territoire et cherchant à s’accoupler avec les biches. Chaque intrusion, chaque bruit parasite peut perturber cet équilibre et fragiliser ces animaux déjà mis à rude épreuve. Rappel essentiel : la quête d’une photo ou d’une vidéo ne doit jamais primer sur le respect de la faune. Il faut savoir accepter de rentrer bredouille, le souvenir d’un brame entendu au loin ou d’une silhouette entrevue valent souvent plus qu’une image obtenue au prix d’un dérangement.
Observer sans déranger : l’art de l’affût
Plutôt que de m’installer directement aux abords des places de brame, je choisis de m’installer bien en retrait, à proximité des lieux de passages des cerfs qui se rendent sur ces dernières. Attendre que les cerfs passent non loin de moi quand ils rejoignent les places de brame, leurs cris résonnant comme un avertissement lancé aux rivaux :« Attention, j’arrive» quel spectacle !
L’un de mes plus beaux souvenirs, un cerf passé à quinze mètres de mon affût, s’arrêtant pour bramer avant de poursuivre sa route, indifférent à ma présence (j’étais à très bon vent heureusement).
Je n’entre en sous-bois que dans des conditions optimales, par temps de pluie ou le lendemain, quand le sol est encore bien mouillé. L’humidité étouffe le bruit de mes pas et me permet de m’installer en silence. Quand ce n’est pas possible, je reste en lisière, où les observations peuvent être tout aussi magiques.
La magie du brame :
Entendre un cerf bramer à quelques dizaines de mètres, immobile dans son affût, est une sensation indescriptible. La puissance du son vibre dans la poitrine, et l’on perçoit toute la tension qui habite la forêt à ce moment-là. Ces instants rappellent une évidence : la nature se vit dans le respect et l’humilité. Être témoin, sans chercher à s’imposer, est le plus beau des privilèges.
Merci à Nicolas Bazerque pour ce fabuleux témoignage du brame 2025.
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